Avec cette série de photographies en noir et blanc – prises en France, en Italie et en Belgique – Herman Bertiau revient à un sujet plus terre à terre, en parcourant à pied les petites routes de nos campagnes.
Voyager à pied, c’est se donner l’occasion de faire des rencontres : avec des humains, des paysages, des ciels généreux. Et des morts. Tout un bestiaire de petits animaux écrasés jalonne ainsi son parcours : ici un hérisson, là un oiseau ou une grenouille, chaque jour plus aplatis, plus incrustés dans le goudron, tels des fossiles d’un genre nouveau.
Le photographe, en répertoriant ces empreintes dans le bitume, propose un travail critique sur la voiture sans qu’elle soit jamais présente sur l’image. Il nous invite à nous interroger sur les rapports que nous entretenons avec la technologie et la nature, et sur nos modes de vie et les valeurs qui les régissent. C’est un travail sur la mort, l’oubli, le passage du temps… dans lequel l’animal semble peu à peu disparaître, se fondre dans la matière.